L’assurance vie est appréciée pour sa flexibilité d’investissement et ses avantages fiscaux. Toutefois, il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement pour en maximiser les bénéfices. La fiscalité de l’assurance vie dépend de plusieurs facteurs, tels que la durée de détention du contrat, le type de retrait effectué et les modalités de transmission des capitaux en cas de décès. Voici comment optimiser votre contrat et alléger la fiscalité.
Comment fonctionne l'imposition de l'assurance vie ?
Les différents types de gains imposables
Dans une assurance vie, les sommes investies peuvent générer différents types de gains :
- Intérêts issus des fonds en euros ;
- Plus-values réalisées sur les unités de compte.
Ces gains ne sont pas imposés tant qu’ils ne sont pas retirés. La fiscalité ne s’applique donc qu’en cas de rachat, c’est-à-dire de retrait partiel ou total des sommes investies. En cas de rachat, seule la part de gains (et non la totalité du retrait) est soumise à l’impôt et aux prélèvements sociaux.
Distinction entre rachat partiel et total
Investir dans un placement financier permet de faire fructifier son patrimoine sur le long terme. Ce type de stratégie est souvent plus efficace que de laisser votre argent sur un compte courant où les rendements sont pratiquement inexistants. Les placements financiers offrent plusieurs avantages :
Rachat partiel
Lorsque vous effectuez un retrait partiel, vous retirez seulement une partie de l’épargne investie. L’administration fiscale considère que ce retrait comporte à la fois une part de capital et une part de gains. Seule la part des gains réalisée est soumise à l’imposition et aux prélèvements sociaux. Cela permet de préserver une partie de l’épargne tout en bénéficiant de l’avantage fiscal lié à l’assurance vie.
Rachat total
Dans le cas d’un rachat total, vous clôturez le contrat en retirant l’intégralité des fonds. Tous les gains générés depuis l’ouverture du contrat seront alors soumis à imposition, incluant les prélèvements sociaux. Toutefois, si votre contrat a plus de 8 ans, vous bénéficierez d’un abattement sur les gains, ce qui peut réduire l’impôt à payer.
Impact de l’ancienneté du contrat sur la fiscalité
La durée de détention du contrat joue un rôle majeur dans la fiscalité de l’assurance vie. Plus vous conservez votre contrat dans le temps, plus les conditions fiscales deviennent avantageuses, notamment en cas de rachat. Cette logique vise à encourager l’épargne de long terme.
Deux seuils clés sont à retenir :
- Avant 8 ans : la fiscalité est dite « standard ». Les gains issus d’un retrait (qu’il soit partiel ou total) sont imposés soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu, soit au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 %, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %. À ce stade, aucun abattement fiscal ne s’applique encore, ce qui rend les retraits moins attractifs.
- Après 8 ans : c’est là que les avantages fiscaux se renforcent significativement. Vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les revenus issus des gains retirés :
- 4 600 € pour une personne seule,
- 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune.
Cet abattement s’applique chaque année, ce qui signifie que vous pouvez programmer des rachats partiels réguliers en restant sous ces seuils pour éviter toute imposition supplémentaire. Seuls les gains excédant l’abattement seront imposés, selon le taux retenu (7,5 % ou 12,8 %, selon le montant total des versements effectués depuis le 27 septembre 2017).
Autre avantage : pour les contrats de plus de 8 ans, la fiscalité est également plus clémente si vous optez pour le prélèvement forfaitaire libératoire. Ce dernier s’élève à 7,5 % sur les gains, après abattement, tant que les versements ne dépassent pas 150 000 euros par assuré. Au-delà de ce seuil, le taux repasse à 12,8 % pour la fraction excédentaire.
Conserver son contrat plus de 8 ans est donc une stratégie fiscale particulièrement efficace. Cela permet non seulement de limiter l’impôt, mais aussi de structurer un revenu complémentaire peu fiscalisé à long terme. En outre, cette ancienneté joue un rôle indirect dans le cadre de la transmission : un contrat ancien, bien alimenté, permet une meilleure organisation patrimoniale, notamment en cumulant les effets de capitalisation et les exonérations partielles sur les produits.
Pour aller + loin : découvrez comment préparer sa retraite avec l’assurance vie
Quelle fiscalité en cas de rachat ?
Lorsque vous effectuez un retrait (rachat), vous êtes imposé sur la part de gain comprise dans le montant retiré. Les prélèvements sociaux s’appliquent systématiquement, suivis de l’impôt sur le revenu selon votre choix fiscal.
Prélèvements sociaux et imposition sur les gains
Les prélèvements sociaux (17,2 % en 2025) sont dus sur les gains générés par votre contrat d’assurance vie. Ils s’appliquent de la manière suivante :
- Pour les unités de compte : les prélèvements sociaux sont dus lors de chaque rachat, c’est-à-dire à chaque retrait partiel ou total des sommes investies. Ces prélèvements sont calculés uniquement sur les gains réalisés lors du retrait.
- Pour les fonds en euros : les prélèvements sociaux sont appliqués chaque année sur les intérêts générés par ces fonds, indépendamment des rachats effectués. Cela signifie que même si vous ne retirez pas les fonds, vous devrez payer les prélèvements sociaux sur les intérêts capitalisés chaque année.
En plus des prélèvements sociaux, les gains (intérêts et plus-values) sont soumis à l’imposition selon l’un des deux régimes suivants, selon le choix que vous faites :
- Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou Prélèvement Forfaitaire Libératoire (PFL) : ce mode d’imposition est de 12,8 % sur les gains, mais il varie selon la durée de détention du contrat et la date des versements. Si votre contrat a plus de 8 ans, vous pouvez bénéficier d’un abattement sur les gains avant d’être imposé à ce taux.
- L’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu : si vous choisissez ce mode d’imposition, les gains sont ajoutés à vos autres revenus et soumis à l’impôt selon votre tranche marginale d’imposition.
Option fiscale : prélèvement forfaitaire ou barème progressif ?
Vous avez le choix entre deux modes d’imposition des gains :
- Barème progressif de l’impôt sur le revenu : selon votre tranche marginale d’imposition.
- Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL ou PFU), qui varie selon la date des versements :
Durée de détention | Versements avant 27/09/2017 | Versements après 27/09/2017 |
Moins de 4 ans | 35 % | PFU de 12,8 % |
Entre 4 et 8 ans | 15 % | PFU de 12,8 % |
Après 8 ans | 7,5 % (après abattement) | PFU de 7,5 % ou 12,8 %* |
Exonérations possibles selon la durée du contrat
Dès la neuvième année, les gains bénéficient d’un abattement annuel :
- 4 600 € pour un célibataire,
- 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune.
Cet abattement s’applique uniquement sur la part de gains retirée et non sur le capital.
Pour aller + loin : découvrez le taux de l’assurance vie
Quelle fiscalité en cas de transmission ?
L’assurance vie présente des avantages notables en matière de succession. Elle permet de transmettre un capital hors droits de succession dans certaines limites, en fonction de l’âge du souscripteur au moment des versements.
Règles d’abattement selon l’âge du souscripteur
L’âge au moment du versement des primes est crucial :
- Primes versées avant 70 ans : chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 € sur les capitaux reçus. Au-delà, une taxation forfaitaire de 20 % s’applique jusqu’à 852 500 €, puis 31,25 %.
- Primes versées après 70 ans : l’abattement global est limité à 30 500 € pour l’ensemble des bénéficiaires (sur les primes, pas les gains). Les gains restent exonérés de droits de succession mais soumis aux prélèvements sociaux.
Imposition des bénéficiaires en cas de décès
En cas de décès de l’assuré, les capitaux versés aux bénéficiaires sont soumis :
- Aux règles fiscales de l’assurance vie (hors succession classique) ;
- Aux prélèvements sociaux sur les produits non encore taxés.
Grâce à l’assurance vie, il est donc possible de transmettre des sommes importantes à ses proches sans imposition (jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire si les primes ont été versées avant 70 ans).
Cas spécifiques : contrats souscrits avant 1998
Les contrats d’assurance vie souscrits avant le 20 novembre 1991 et dont les primes ont été versées avant le 13 octobre 1998 bénéficient d’une exonération totale de droits de succession, quel que soit le montant transmis aux bénéficiaires. Cette exonération fait de ces contrats une niche fiscale particulièrement avantageuse pour les souscripteurs qui cherchent à transmettre leur patrimoine sans frais supplémentaires.
Toutefois, pour bénéficier de cet avantage, il est essentiel de bien conserver tous les justificatifs, notamment les documents prouvant la date de souscription et de versement des primes. En cas de contrôle, ces éléments seront nécessaires pour valider l’exonération fiscale.
Cela constitue une opportunité à ne pas négliger si vous avez souscrit un contrat avant cette période, et un conseiller financier pourra vous aider à vérifier les critères d’éligibilité et à optimiser la gestion de votre contrat.
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Comment réduire la fiscalité sur son assurance vie ?
L’optimisation fiscale d’un contrat d’assurance vie repose sur plusieurs leviers, à activer selon votre profil et vos objectifs patrimoniaux.
Arbitrages et stratégies de versement
Pour réduire la fiscalité :
- Échelonnez vos versements dans le temps pour bénéficier de l’abattement annuel ;
- Évitez de verser des sommes importantes après 70 ans si votre objectif est la transmission ;
- Faites des rachats partiels programmés après 8 ans pour utiliser chaque année l’abattement sur les gains ;
- Privilégiez les fonds en euros capitalisés pour limiter les plus-values latentes.
Intérêt d'une donation avec abattement fiscal
Vous pouvez utiliser votre contrat d’assurance vie dans une logique de donation de son vivant :
- En procédant à une donation de la nue-propriété de votre contrat à vos enfants, tout en conservant l’usufruit ;
- Ou en utilisant les abattements de donation (100 000 € tous les 15 ans par parent et par enfant) pour effectuer des versements sur un contrat ouvert au nom du donataire.
Cela permet d’anticiper la transmission tout en profitant des avantages de l’assurance vie en termes de fiscalité.
Bien rédiger la clause bénéficiaire pour optimiser la transmission
La clause bénéficiaire est un outil clé. Une formulation personnalisée peut éviter bien des tracas :
- Préférez une clause précise : « Mon conjoint, à défaut mes enfants vivants ou représentés, par parts égales » ;
- Envisagez la désignation de plusieurs bénéficiaires en cascade ;
- Utilisez une clause à options pour laisser au bénéficiaire la possibilité de moduler sa part selon la fiscalité en vigueur.
Une mauvaise rédaction peut entraîner l’imposition excessive ou l’inefficacité de la transmission.
N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un Conseiller Filianse pour vous accompagner dans ces démarches.
Ce qu’il faut retenir
L’assurance vie offre des avantages fiscaux intéressants, notamment en matière de transmission de patrimoine. Pour optimiser la fiscalité, il est essentiel de tenir compte de la durée de détention du contrat, de bien choisir le mode de retrait, et d’exploiter les stratégies fiscales telles que les arbitrages et les donations. Après 8 ans, les gains bénéficient d’un abattement, et la transmission peut être allégée grâce à des règles spécifiques selon l’âge du souscripteur.
Le conseil d’un expert Filianse
« Pour optimiser votre contrat d’assurance vie, il est crucial de diversifier vos investissements en fonction de votre profil de risque et de vos objectifs patrimoniaux. Si vous avez un horizon de placement long, privilégiez les unités de compte pour maximiser vos gains tout en acceptant un certain niveau de volatilité. Pensez également à bien étaler vos versements pour bénéficier chaque année de l’abattement fiscal. Enfin, n’oubliez pas d’ajuster régulièrement votre stratégie en fonction de l’évolution de vos besoins et de la fiscalité en vigueur. »